Révolution dans les recommandations de marche : fini le mythe des 10 000 pas
La croyance populaire selon laquelle il faut marcher 10 000 pas par jour pour se maintenir en santé est en train de s’effriter. Des études scientifiques récentes viennent remettre en question cette sacro-sainte recommandation.
La naissance du mythe des 10 000 pas
Tout a commencé en 1965, lorsqu’une entreprise japonaise a commercialisé un podomètre nommé Manpo-Kei, signifiant littéralement « mètre de 10 000 pas ». Ce chiffre, sans fondement scientifique, s’est imposé comme la norme pour une activité physique saine.
Les avis des experts : une réévaluation nécessaire
Des appareils modernes comme les montres intelligentes et les bracelets d’activité ont continué de véhiculer le chiffre des 10 000 pas. Cependant, des études récentes affirment que ce nombre est surestimé. Publiée dans le journal JAMA, une recherche a révélé qu’un objectif plus réaliste et bénéfique serait de 8 000 pas quotidiens. Une autre méta-étude parue dans The Lancet recommande même seulement 7 000 pas pour les personnes âgées de plus de 60 ans.
Moins de 60 ans : prudence sur les 10 000 pas
Pour les individus de moins de 60 ans, dépasser les 8 000 pas pourrait même s’avérer néfaste. Cette surprenante conclusion indique qu’une marche excessive pourrait augmenter légèrement le risque de mortalité. L’Organisation mondiale de la santé (OMS) recommande plutôt de se concentrer sur la durée et l’intensité de l’activité physique, préconisant 150 minutes d’activité modérée ou 75 minutes d’activité intense par semaine.
Les recommandations de Martine Duclos
Martine Duclos, chef du service de la médecine du sport au CHU de Clermont-Ferrand et responsable de l’Observatoire national de l’activité physique et de la sédentarité, a également exprimé son opinion sur le sujet. Selon elle, l’objectif visé de 10 000 pas par jour est peu réalisable pour la majorité des gens. Elle suggère plutôt de se contenter de 6 000 pas quotidiens, ce qui correspond à 30 minutes de marche à bon rythme, à pratiquer au moins cinq fois par semaine. « C’est suffisant, et c’est réalisable, » assure-t-elle.